La crise sanitaire nous a imposé un confinement presque total pendant deux mois. Par la force des choses, nous n’avons que très peu consommé. Conséquence logique, la croissance diminue et diminuera encore pendant les prochains mois. Une perte de PIB pouvant aller jusqu’à 11%, d’après le Ministre de l’économie Bruno Lemaire. Toutefois, les produits d’épargne réglementés enregistre des records !
Une augmentation significative des encours sur les produits d’épargne réglementés
Des records depuis le début d’année
Les consommateurs n’ont pas eu les opportunités de dépenser, à cause des mesures restrictives prises par le gouvernement. Ils ont préféré épargner, en plaçant leur argent dans les produits d’épargne réglementés. Le produit d’épargne réglementé favori des français est le Livret A. Il a collecté près de 13,47 milliards d’euros depuis avril, dont 5,47 milliards d’euros dans ce même mois et 5,1 milliards en mai – Livre A et LDDS confondus. Tandis que les comptes courants ont augmenté de près de 22,7 Milliards d’euros entre mars et avril. Le Livret A a donc d’ores et déjà un encours supérieur à toute la collecte nette de 2019 qui était de 12,64 milliards d’euros. Son encours total est alors porté depuis au-delà des 312 milliards d’euros, et 433 milliards, si on compte également le LDDS.
La réaction protectionniste des épargnants
Cette envolée de l’épargne sur les livrets d’épargne réglementés peut se comprendre par les effets de privation de liberté due au confinement. Elle répond aussi à une certaine perte de confiance face à la situation. Les français ont voulu se protéger, surtout face au krach boursier qui a suivi la mise en confinement de la population. Elle s’explique aussi par la recherche d’une certaine facilité de retrait des liquidités en cas d’urgence. Avec l’arrêt du travail, la mise au chômage partiel et les licenciements anticipés, les français ont besoin d’une liquidité immédiate dans leur placement. À titre d’exemple, le matelas de sécurité du Livret A est souvent utilisé et a fortiori en ces temps troublés, de trésorerie pour les dirigeants de PME. Plus généralement, cette réaction de protection est d’autant plus compréhensible depuis les mesures en faveur des entreprises et de leurs salariés par le gouvernement, alors qu’aucune mesure concrète n’a été prise pour protéger les particuliers épargnants.
Le faible rendement des livrets d’épargne réglementés
Bien que ces produits d’épargne soient effectivement très sécurisés et sécuritaires, ils n’en sont pas moins très peu rémunérateurs. Depuis février dernier, le taux du Livret A et du LDDS a été abaissé à 0,50% au lieu de 0,75%. Le rendement est donc symbolique, car le rendement réel, c’est-à-dire le rendement diminué de l’inflation, est négatif. Mais en temps de crise, la tendance généralisée penche vers les valeurs refuges. L’assurance-vie, qui est un des produits bénéficiant des mécanismes de protection garantissant un placement sécurisé même en cas de crise financière, a été en partie boycotté par les épargnants.
Épargne réglementée : Les conséquences sur l’assurance-vie
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Une collecte négative
Paradoxalement, la collecte nette de l’assurance-vie au mois de mars a opéré une chute de 2,1 milliards d’euros. Précisément, ce sont seulement 9 milliards d’euros de collecte pour des retraits partiels ou totaux de l’ordre de 11,2 milliards d’euros, d’après les chiffres de la Fédération française de l’assurance. Alors que sur les deux dernières années, la collecte, chaque mois, arrivait à plus de 10 milliards d’euros.
Le ralentissement trouve son explication d’une part dans les difficultés de souscription pendant la phase de confinement, et d’autre part dans la restriction d’accès aux fonds en euros par les compagnies d’assurances. Seuls les distributeurs de produits d’épargne à distance en ligne, acteurs très minoritaires dans la distribution, ont continué à fonctionner normalement.
Les fonds en euros délaissés
L’accès aux fonds en euros, placement garanti dans l’assurance-vie avec un rendement relativement faible en comparaison aux unités de compte et leurs rendements élevés, se fait de plus en plus compliquer depuis plusieurs mois. La raison est principalement due à la poussée des compagnies d’assurances de placer une partie de l’épargne des français dans les unités de compte, supports d’investissement non-garantis, en contrepartie de l’accès à leurs meilleurs fonds en euros.
Factuellement, les français n’ont trouvé qu’une solution de repli et de sécurité à travers le Livret A et le LDDS qui, en plus de ne pas être imposables, font partie intégrante de l’épargne de précaution véritablement sécurisée et garantie par l’Etat.
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En cette période, l’encours sur l’épargne financière se trouve affaibli et a drastiquement diminué en raison de la crise sanitaire et ensuite financière. Dans ce cas de figure, bien que rarissime mais pas impossible, il est très important de ne pas paniquer et de ne pas effectuer toujours des rachats sur son portefeuille, afin de limiter les moins-values. Faire preuve de patience dans un contexte de placement sur le long-terme reste bien plus productif. Il faut alors courber le dos et laisser passer la tempête.
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